Après des mois de réflexion, j’en suis arrivée à entrevoir mon désir en matière de couple aujourd’hui.
Je n’ai aucunement envie d’un couple conventionnel : c’est une certitude!
J’ai envie de continuer à vivre sans homme à la maison, en alternance seule ou avec mes enfants.
J’ai envie également de former un couple avec un homme, c’est-à-dire, me sentir reliée à lui sentimentalement et sexuellement. Je vois ce lien s’exprimer dans le partage au sens large (moments ordinaires et moins ordinaires, intellectuels, culturels, de loisirs, familiaux) excluant de vivre sous le même toit. Et….
Je ressens le désir d’avoir d’autres partenaires avec qui je partagerais des moments divers : sexualité (biensûr!), et/ou intellectuels, et/ou dansés (la danse est vitale pour moi).
Dans cette configuration, je vois un couple principal et des couples secondaires. Je parle bien de couples : je ressens cette notion “à deux”. Il est clair que l’homme de la relation principale adhère pleinement à la définition du couple : il sait à quoi il s’engage. Il n’y a pas de tromperie. Seule la “réalisation” n’est pas partagée, ne serait ce que verbalement. Cela me semblerait indécent et irrespectueux.
Concrètement, nous commençons à mettre en place ce couple principal. Il accepte les conditions qui sont réciproques : il est question de relations secondaires pour lui également. Nous cherchons chacun notre voie, non sans difficultés : passer du concept à la vie n’est pas sans écueil…
Cette “formule” est plus mon désir que le sien : il me l’a confirmé mais souhaite avancer dans l’entreprise. Il a déjà rencontré une limite : il a le sentiment de flouer les femmes des relations secondaires. Il a l’impression en les séduisant de ne leur laisser aucune chance et redoute lorsqu’elles pleurent. Objectivement, ce qu’il vit ressemble à tous début de relation ordinaire : on se recontre une fois, deux fois, cinq fois, trente fois puis, on réalise qu’une relation est née. Seulement, nombreuses sont les femmes qui aimeraient courrir le marathon sans avoir jamais chaussé les baskets ni participé à l’entraînement! Elles veulent quasiment un contrat de mariage avant de commencer tout lien! C’est à mon avis pour cette raison qu’elles pleurent : déception de ne pas avoir de garanties sur l’avenir? impuissance devant leur non-maîtrise de la situation? Désillusion face au constat du grand écart entre l’envie de croire au Prince Charmant et la réalité “plus plate”? Tristesse en présence d’un coup de foudre non partagé? Je ne sais pas…
En tant que femme, je ne rencontre pas ces cas de figure. Les hommes que je rencontre (et je crois qu’ils sont assez nombreux en fait à acter ainsi) sont partant pour chausser les baskets et l’entraînement! Ils ne courrent pas après le marathon comme but ultime et exclusif de la relation. A la réflexion, je trouve que ça met bien moins de pression!
Pourquoi je raisonne comme ça? La réponse qui me vient est que j’attache plus d’importance au chemin parcouru qu’au but visé. Je préfère vivre concrètement, essayer des trucs, créer ma vie de toutes pièces. Le monde des idées est pour moi un refuge, et poussé à l’extrême, un moyen de me détourner de moi-même : quand je conceptualise, je suis infidèle à moi-même, je me perds. Attacher de l’importance “au chemin”, au vécu journalier et ordinaire me permet de rester moi-même, de rester ancrée dans la réalité de ma vie et de la sentir vibrer en moi.
Une question surgit en moi depuis plusieurs jours : d’où vient ma facilité à cloisonner ma vie? Trouverais-je une réponse dans la contitution même de ma structure psychique?
Mes écrits suscitent certainement des résonnances en certains des lecteurs. J’aimerais, si vous le souhaitez, les partager avec vous. Je n’ai pas envie de débattre dans le “c’est bien”/ “c’est pas bien” : j’ai envie d’avancer dans ma réflexion, sur ce chemin inconnu que j’ai choisi aujourd’hui. Ce sont des pistes que j’ai envie d’explorer avec vous (=membre du forum psychologies.com), de préférence celles que je n’ai pas vu, afin de m’enrichir. Comme nous tous, j’ai des croyances sur moi-même, sur les autres et sur le Monde : je cherche dans le débat à les faire évoluer.
Merci de m’avoir lue et au plaisir d’échanger.
Lapipelette
Sujet du forum de Psycologies.com
Chère Lapipelette, dans votre 3e paragraphe de la fin, vous donnez la clé d’une vie à 100%, la clé du bonheur; ce qui importe en effet est le chemin au quotidien dans l’ici et maintenant et non le but. Le but n’existe que dans la tête, dans la conceptualisation ou dans la croyance. Si je suis dans le but, je ne suis pas ici, je suis ailleurs dans le futur et je ne suis pas conscient du bonheur de l’instant présent.
Si les femmes pleurent, comme vous le décrivez au 5e paragraphe, c’est justement par ce qu’elles sont dans le futur ou dans la recherche d’unbut de certitude – qui n’existe pas – ou dans le rêve (croyance) du Prince Charmand et du coup de foudre, en tous les cas elles sont ailleurs et non prêtes à goûter du délice du moment présent, d’où frustraton et tristesse. Bravo pour votre message. J’ai eu plaisir à le lire. Je vous souhaite ainsi d’expérimenter la vie et de vous réjouir de chaque instant vécu.
Bonne route! Greg.
> Je parle bien de couples : je ressens cette notion “à deux”.
Pour moi aussi, qui suis polyamoureuse, la notion de couple, d’être “à deux” est importante.
Comme cela semble être le cas pour toi Lapipelette, j’ai vraiment besoin de ces moments de partage “à deux”, un peu fusionnels en somme, où le monde extérieur n’entre plus (ou presque plus) en jeu.
Je ressens cela comme essentiel pour former “un couple”, et je n’envisage pas vraiment de relations amoureuses autres que “de couple”.
(Hormis peut-être une aventure passagère sans engagement aucun de l’un ou de l’autre, qui ne durerait que le temps du désir…mais alors ce ne serait pas de l’amour pour moi, juste du désir.)