Extrait d’un article écrit par Françoise Simpère
Suite à la publication de article “Ni libertin ni infidèle, le polyamour fait des ravages” sur Rue89.com, Françoise Simpère réagit :
Le lendemain, sur « rue 89 », les commentaires allaient bon train pour juger cette « nouvelle norme », Pourquoi norme ? L’idée est justement de ne pas normer : la monogamie est normative puisqu’elle OBLIGE à l’exclusivité sexuelle sous peine de transgression et de culpabilité, la biodiversité amoureuse n’oblige personne à avoir plusieurs amoureux, elle ouvre la POSSIBILITE de le faire ou de n’en avoir qu’un, ou pas du tout, d’être célibataire ou marié. Elle consiste à admettre la DIVERSITE des façons d’aimer, point barre. Ce n’est pas un modèle de substitution.
Un internaute s’afflige du succès de ce sujet alors que tant d’autres plus importants sont moins lus. Il a raison, mais pas tout à fait. Car on ne changera pas le monde sans changer soi-même. La libération sexuelle des seventies, plaquées directo sur des personnes dont le mental n’avait pas fondamentalement changé a provoqué quelques réactions désastreuses. La vie privée est le reflet de la vie publique, comme dirait cette bonne Mireille Dumas. Sur ce blog, par ailleurs assez politique, j’ai constaté que viennent des lecteurs souvent anar/libertaires, écolos ou de sensibilité bouddhiste.
Or les amoureux pluriels prônent l’autonomie et la responsabilité de chaque individu sur sa vie, comme les anars/libertaires, ont conscience de l’impermanence des choses comme les Bouddhistes, et respectent les principes écologiques- diversification des énergies, priorité au naturel, non appropriation du vivant, respect des rythmes biologiques, biodiversité- comme je l’avais écrit en juin 2007 dans le Nouveau Consommateur. Ca ne se fera pas en un jour parce que cette logique va l’encontre d’un environnement social basé sur l’appropriation, la domination et la peur.
Mais si l’on s’affranchit déjà au niveau des relations personnelles de l’appropriation, de la domination et de la peur, alors pourra-t-on peut-être changer de système et ouvrir de plus heureux possibles.