Un « contrat universel » à plusieurs plutôt qu’un mariage à deux, fût-il gay : Vers la Famille Choisie Associative ?
Lionel Labosse propose une nouvelle alliance familiale proche de la Famille Choisie Associative du Projet Prométhée.
Le célibataire est l’éternel pigeon de notre société
« Un pavé dans le Marais ! Depuis des années, les militants homosexuels se battent pour l’égalité des couples et des familles ; de colloques en plateau télé, répètent le même message politique. Sont sur le point d’obtenir (enfin) gain de cause… Et patatras ! Lionel Labosse, professeur de français et essayiste, publie un livre-choc, Le Contrat universel. Au-delà du « mariage gay » ! […] La centralité du mariage dans nos institutions discrimine objectivement les célibataires. Lionel Labosse a raison de le souligner : « Le célibataire est l’éternel pigeon de notre société. »… Mais la centralité du mariage discrimine aussi les tenants du polyamour, certainement plus nombreux qu’il n’y paraît… C’est pourquoi Lionel Labosse propose un contrat universel, qui permettrait de contractualiser le polyamour. » « Poil à gratter altersexuel » : un article de Louis-Georges Tinire.
Le mariage gay face à la faillite du mariage hétéro
L’adoption prochaine du « mariage gay » semble inéluctable. La gauche y est favorable, la droite rumine ses réticences. Mais a-t-on réellement évalué la question, a-t-on pris la mesure des problèmes sociaux que recèle la réforme des unions entre les êtres ? À une époque où le pacs a dépassé le mariage en nombre de contrats signés par an, où il y a un divorce pour deux mariages, et où le nombre d’enfants nés hors mariage a passé la barre des 50 %.
Une alternative à l’idéologie du couple
Au lieu de nous enfermer dans le piège d’un mariage dont les hétéros mêmes ne veulent plus, pourquoi ne pas opter pour un Contrat universel ? Un tel contrat profiterait à tous ceux, hétéros ou homos, immigrés ou nationaux, jeunes ou vieux, mono ou bisexuels, qui se sentent à l’étroit dans le couple. Ainsi, au-delà du « mariage gay », le Contrat universel propose un nouveau type d’union englobant le couple, le trouple, ou plus si affinités. De plus, il réaffirme les principes de Liberté, d’Égalité et de Fraternité.
LE MONDE | 18.05.2012. Par Lionel Labosse, enseignant et écrivain
Avec l’élection de François Hollande, l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe semble imminente. Je propose, au lieu d’ouvrir le mariage, de le supprimer, ou plutôt de le confondre avec le pacs en un contrat universel ouvert à davantage de possibilités, mais qui ne transforme pas les célibataires en pigeons de la farce.
Le PACS, le mariage en mieux, un succès chez les hétéros
Contrairement à ce qu’avancent les partisans du « mariage gay », le pacs n’est pas un « sous-mariage », mais plutôt un « sur-mariage », c’est pourquoi mieux vaudrait aligner le mariage sur le pacs que le contraire, tout en conservant ses avantages, bien sûr. La preuve ? Son incroyable succès chez les hétérosexuels, au point que le pacs devrait bientôt dépasser le nombre de mariages. Et encore, si, à défaut de ce contrat universel, l’on obtenait deux réformes minimes, cela accélérerait le processus :
La première de ces réformes serait le droit d’assortir le pacs d’un mariage religieux ;
La seconde serait de ne pas obliger les couples binationaux à se marier pour espérer la naturalisation.
Religieux et gays réconciliés pour l’idéologie du couple
Mariage ou pacs, le total des couples constitués est en augmentation. Les ennemis que furent naguère les prêtres de toutes religions et les militants homosexuels s’accordent dans l’apologie de la fidélité, assortie d’une prophylaxie maximale en matière sexuelle, VIH oblige. Dans le même ordre d’idée, le maintien des prostitué(e)s dans la précarité s’accommode bien de la promotion du « mariage gay ». De plus en plus marginalisés, les célibataires, hétéros ou homos, sont d’autant plus matraqués par le fisc, qu’il faut compenser les droits coûteux octroyés à de plus en plus de couples.
Vers le polyamour, sexuel ou non
Souvenez-vous : avant 1981, l’homosexualité était impensable. Puis François Mitterrand vint, et l’homosexuel cessa d’être un paria. L’intelligentsia se choisit alors un autre impensable : le « polygame ». Ce n’est pourtant pas la polygamie que permettrait ce contrat universel, mais le « polyamour », qu’il soit sexuel ou non.
Une alternative au divorce et une solution à de nombreux drames
Mais n’y a-t-il pas un abîme entre condamner la polygamie sexiste et cantonner au nombre de deux les unions légales ? Un contrat universel rendrait possible des unions dans lesquelles chacun des contractants serait à égalité avec chacun des autres. Le « trouple » ou « ménage à trois » serait l’une des possibilités ; un tel contrat serait une alternative au divorce et une solution à de nombreux drames.
Le mariage monogame biphobe
Les militants homosexuels, qui se prétendent « LGBT » (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres), réclament au nom de l’égalité une institution matrimoniale excluant de fait les bisexuels, ou du moins les obligeant à renoncer, pour un contrat censé être « pour la vie », à l’une des deux inclinations de leur sexualité, donc à cesser d’être bi pour devenir soit homo, soit hétéro, à moins d’être infidèle, mais alors pourquoi se marier ? Le mariage monogame est donc « biphobe », et ceux qui le réclament, et ne réclament que cela, le sont aussi, en dépit de leurs tours de passe-passe rhétoriques. Un contrat universel à trois ou quatre constituerait un cadre idéal pour ce qu’on appelle l’« homoparentalité ».
Créer une union pérenne de solidarité face à la crise
Combien de combinaisons de gays et de lesbiennes rendues possibles par la poésie des petites annonces se heurtent au bout de quelques années à la prose des contingences, et aboutissent à l’aliénation soit du père biologique réduit à l’état de donneur de sperme, soit de la maman, prêteuse de ventre ? Enfin, la crise aidant, nous serons sans doute contraints de partager des logements à plusieurs, inconnus, amis, famille ou amants.
Pour l’égalité des couples et des célibataires
Grâce au contrat universel, des mini-communautés, des familles élargies, des cohabitations d’immigrés tentant d’échapper à la rapacité de marchands de sommeil pourraient acquérir ensemble un lieu de vie et créer une union pérenne. Il me semble inéquitable que des paires de personnes bénéficient de déductions d’impôt et d’avantages divers sous le seul prétexte qu’elles sont soit mariées, soit pacsées, au détriment des célibataires. Ne serait-il pas temps de clarifier les choix divers de vie commune par un contrat universel, qui mette tout à plat et n’accorde des avantages aux uns – au détriment des autres – que pour des raisons incontestables ?
La solidarité plus légitime que le couple pour avoir des droits
Accueillir les enfants, ou avoir une « personne à charge » me semble une raison légitime de bénéficier de droits, plutôt que simplement vivre en couple, ce qui constitue déjà un avantage en soi par rapport aux célibataires, qui ne peuvent mutualiser aucune dépense quotidienne. Au lieu de s’enferrer dans la voie sans issue du mariage, je propose de prendre le temps de réfléchir à un contrat universel qui nous entraîne vers une société plus libre, plus égalitaire, plus fraternelle.
Lionel Labosse a publié « Le Contrat universel : au-delà du « mariage gay », (éd. A poil, 174 p., 18 euros)
L’auteur
Né en 1966, Lionel Labosse enseigne le français. Il s’exprime sur son site altersexualite.com et dans ses précédents ouvrages, fiction ou essai. Il a introduit en France le terme et la notion d’« altersexualité », qui unit en un seul mot la diversité sexuelle habituellement représentée dans l’acronyme « LGBT ». L’altersexualité inclut les personnes hétérosexuelles qui considèrent la sexualité indépendamment de la fonction reproductrice et du couple.
Source de l’article: Matricien.org
Posted by Uncas Sachem on 5 décembre 2012 in Actualité, Les matriciens qui s’ignorent, Vie en communauté et collectivisme
Réflexion à poursuivre…
Deux remarques, déjà :
– l’auteur parle de contrat cosigné par plus de 2 personnes au sein d’un trouple, mais ne mentionne pas la possibilité pour une même personne de signer en parallèle des contrats distincts avec plusieurs personnes distinctes, comme pourrait le souhaiter un(e) polyamoureux(se) ayant 2 relations autonomes avec 2 partenaires n’ayant pas de lien entre eux/elles. Actuellement, outre qu’il ne peut y avoir que 2 signataires maximum, l’autre caractéristique majeure du mariage, du pacs ou du contrat de cohabitation légale est justement l’impossibilité pour une même personne d’officialiser 2 relations distinctes.
– Cela me paraît curieux d’avoir des contrats identiques, procurant les mêmes droits, pour les personnes ayant un lien de nature amoureuse ou affective et pour les personnes cohabitant ensemble pour des raisons strictement économiques. Pour des cohabitants “économiques” sans lien de sang ou de couple, quel serait le sens de prévoir des droits de succession à taux réduit ou un devoir de secours et assistance, alors que ces personnes sont peut être à peine plus que copropriétaires l’une par rapport à l’autre ?
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[ édité 07 Jan 2013 ]