Le Monde
NEWS NEWS NEWS. Je me rappelle encore la foule émue qui accompagna Jean-Paul Sartre au cimetière du Montparnasse ce printemps 1980, quarante, cinquante mille personne peut-être. A l’époque, je faisais mes derniers mois à Libération, dont il était toujours le directeur de publication.
Ce jour-là, Simone de Beauvoir est restée assise près de sa tombe, immobile, pendant plusieurs heures tandis que la foule renversait les tombes et piétinait les fleurs pour s’approcher d’eux. Nous les aimions et les admirions ces deux là, Sartre et Beauvoir, pour toutes sortes de bonnes et mauvaises raisons, pour leur philosophie de la liberté, pour avoir fait naître le mouvement féministe, pour leur soutien à Mai 68, pour toutes leurs erreurs aussi, qui furent les notres. Mais aussi parcequ’ils avaient inventé “l’union libre”, tenter de préserver l’amour sans s’alièner, s’autoriser d’en aimer d’autres, d’aller trouver du plaisir ailleurs, tout en continuant l’alliance. Et ils avaient tenu, continué à habiter ensemble malgré des crises à répétition, des éloignements presque à la rupture, des échappées, et puis… et puis, elle était toujours là, devant sa tombe, effondrée, magnifique.
“L’union libre”, ce fut le premier pas de danse des amours ouvertes, passionnées et jouissives des années 1970-1985, quand plusieurs générations s’essayèrent à explorer les rencontres multiples, la légéreté du désir, l’orgiaque, la bi-sexualité, refusant de retomber dans la monogamie exclusive, et sans renoncer à l’amour – vaste et douloureux programme. Dés 1985, Sa Saloperie le Sida se chargea de calmer ces belles ardeurs. Aujourd’hui que nous savons mieux comment nous prémunir de la maladie, une liberté de moeurs réapparaît, encore timide, cherchant ses manières, ayant réfléchi aux excès des années 1970 et du culte du désir, souvent exalté au détriment de l’affectif et de l’amour. Aux Etats-Unis, en Californie particulièrement, ce mouvement s’appelle du joli nom de “polyamour”. Il conquiert des coeurs en France. Enquête (publiée dans Le Monde Magazine de la mi avril)
Cela commence comme un épisode de « Sex in the City ». Charlene, la trentaine, grande et belle femme, journaliste à la télévision, mène plusieurs relations érotiques sans se fixer.
C’est un peu Samantha, une célibataire joyeuse. Jusqu’à ce soir-là où elle rencontre Thomas, un ingénieur de 32 ans, célibataire à succès fréquentant plusieurs femmes célibataires . Tous sortent, aiment les spectacles et mènent des vies de jeune adulte grand parisien. Mais cette fois, Charlene en pince pour Thomas – « dès la première minute, j’ai compris que c’était important » – et la réciproque est vraie. Ils se voient bientôt presque tous les jours. Les mois passent. L’amour s’installe…
Ayant été échaudés tous deux par des conjoints jaloux et possessifs, chacun garde son appartement. Ils conservent leur indépendance, n’exigent pas l’exclusivité sexuelle, ne renoncent pas à faire des rencontres – et demandent à l’autre d’éviter les scènes de jalousie inutile. En somme, tous deux veulent conserver les principes du « couple libre », tels qu’on les a entendus depuis les amours « ouvertes » de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, ou encore Virginia et Léonard Woolf. Mais leur histoire se complique bientôt…
Deux années ont passé, voilà que Charlene rencontre Alain, un vidéaste de trente ans sensible et séduisant. Aussitôt l’attraction joue. Devient un attachement. Aujourd’hui, après six mois, ils n’envisagent plus de se séparer. Nonobstant, Charlene voit toujours Thomas. Elle l’aime toujours. Lui aussi. Ils veulent continuer à se faire la vie belle ensemble. Thomas, qui lutine pas mal, accepte la passion nouvelle de Charlene pour Alain – qu’il a rencontré plusieurs fois. Il affirme avec défi : « Tout ce qui rend Charlene heureuse me rend heureux ». Alain de son côté comprend que Charlene ne veuille pas rompre avec Bernard. Lui d’ailleurs continue « une jolie histoire » avec une autre femme, elle-même embarquée dans une affaire forte avec un autre homme…
Evidemment, leur histoire est compliquée à vivre. Charlene « passe un temps fou dans les transports » – reconnaît Alain – pour se rendre chez l’un, chez l’autre. Récemment il a été malade, il a fallu que Charlene le soigne, l’aide, le réconforte. Ce fut autant d’heures passées loin de Thomas, qui explique : « Je ne le considère pas comme des journées « volées » à notre relation. Je sais que Charlene ferait la même chose pour moi. Je trouve cela naturel. » Et comment prend-il le fait que, comme le reconnaît Charlene, ils soient elle et Alain « encore dans la fusion » ? Cela n’affecte-il pas son désir pour elle ? Thomas répond : « Pour moi, les relations sexuelles n’entrent pas en rivalité, au contraire elles se renforcent. Quand Charlene est loin, je suis content d’être seul ou vois d’autres gens. Et quand je passe une belle nuit avec une femme, cela me donne envie d’en vivre avec d’autres. » Est-ce réciproque ? Cela dépend des personnes. Certaines de ses aventures – il en reconnaît « deux à trois régulières » en dehors de Charlene – sont des histoires « plus sexuelles », d’autres « plus affectives ». « L’important, ajoute-t-il, est d’en parler avec franchise, de bien préciser la qualité, la réalité des relations, de ne pas se tromper sur ce que nous attendons les uns des autres. »
Alain, Charlene et Thomas se disent « polyamoureux ». En plus que d’être sexuellement « libres » – Thomas pense que « l’infidélité dans le plaisir ne signifie pas l’infidélité dans l’amour » -, ils entendent mener plusieurs histoires importantes en même temps. Cela sans se cacher. Chacun défend l’idée que l’amour n’est pas soustractif, oppositionnel, forcément monogame. « Pourquoi renoncer à l’amour au nom de l’amour ? » demande Alain. Le régime exclusif conjugal leur est impossible : ils sont omnivores. La tragie-comédie vaudevillesque de l’épouse et du mari prenant qui un amant, l’autre une maîtresse – une échappée souvent secrète – leur semble mensonger et dépassé. De la « tromperie ». Ces trois-là ne sont pas les seuls à se dire polyamoureux. Plusieurs sites internet existent en France où les polyamoureux se parlent, discutent, échangent leurs expériences. À Paris et dans le Sud des petits groupes organisent parfois des soirées. Notre trio en fréquente …
Nous voilà dans l’arrière-salle cosy d’un grand bar près des Champs-Élysées, où une douzaine de polyamoureux devisent et lèvent le coude. Face à Charlene, Alain tient la main de la voluptueuse Géraldine, une rencontre récente, que tient par le cou le mince Gérard, son amoureux régulier. Pas de friction entre eux, semble-t-il. D’autres jeunes femmes et hommes, tous la trentaine, discutent. Ambiance de retrouvailles. Une étudiante, attirée par une annonce du site polyamour.net où des dizaines d’intéressés « chattent », est venue pour comprendre. Comment font-ils ? Elle a vécu avec un type très jaloux, qui l’étouffait. En même temps, elle a souvent éprouvé l’«angoisse de la jalousie ». Se sentir remise en cause, diminuée, mise en comparaison par le désir de son petit ami pour une autre femme. Cela l’intéresse d’entendre les polyamoureux. Alain aussi accorde qu’il souffre de la jalousie, mais il croit qu’être jaloux revient à renier la personnalité de l’autre. « Charlene ne m’appartient pas. Ses pensées, ses sentiments ne m’appartiennent pas » dit-il avec force. La jalousie pour lui est « l’inverse de l’amour ». Une variété de paranoïa. De fait, la jalousie, comment l’accepter, la combattre, ce qu’elle révèle, cache, nous apprend, forme un des grands thèmes de discussion entre polyamoureux. Sur le site polyamour.net, elle nourrit d’interminables débats.
Ainsi une certaine « Lutine » explique à un homme qui avoue « ne pas supporter d’imaginer qu’un autre la touche » – sa femme polyamoureuse : « Je crois que ce qui me rend le plus jalouse, c’est la peur d’être abandonnée, de ne plus pouvoir compter sur l’autre quand j’en ai besoin (…) Puis j’ai réfléchi, et je me suis rendue compte que lorsque j’étais dans la difficulté, j’ai toujours été seule ou presque (…) La seule personne qui ne m’a jamais laissé tomber, c’est moi-même. Alors maintenant, lorsque je me sens abandonnée (et jalouse) je repense à cela (…) et je me calme. Je sais aussi que ceux qui tiennent à moi reviennent toujours. » Plus loin, une certaine « Clown.Lapin » explique à une femme déchirée entre plusieurs relations fortes : «Gabrielle, je pense que l’on peut vivre des amours plurielles et que cela peut-être épanouissant. Mais évidemment, c’est assez exigeant. C’est une éthique qui n’a rien du « jouir sans entrave ». Je suis d’accord avec ta formulation : « J’aime deux hommes de manière différente et complémentaire ». Et j’aimerais ajouter que cette manière d’aimer ces deux hommes peut varier dans le temps – on peut avoir un, deux, ou plus, amours-affections très profonds, et en même temps une seule passion amoureuse.»
Un concept revient souvent, la « compersion », l’anti-jalousie, bien expliquée sur le site polyamour.fr : « La compersion est un terme des polyamoureux anglophones pour désigner le fait d’éprouver de la joie à voir son partenaire amoureux ressentir lui-même de la joie et du plaisir sans que l’on en soit responsable. Il s’agit de l’inverse de la jalousie. On peut rapprocher ce sentiment de celui qu’éprouve un parent à voir ses enfants entretenir une relation intense et épanouissante entre eux, sans parent. Eprouver de la compersion revient à être heureux du bonheur de l’autre… »
Ces questions d’éthique, presque de déontologie de l’amour à plusieurs, opposées à l’idée de la « liberté sexuelle » des années 1970-1980 reviennent souvent chez les polymamoureux. D’ailleurs, dans ce bar des Champs-Élysées, apprenant que j’avais été rédacteur en chef d’Actuel – l’ancien magazine libertaire – un jeune homme m’a pris à partie : «Vous vouliez du sexe, nous voulons reparler d’amour tout en restant libres. Nous allons plus loin. » Pour les polyamoureux, la libération sexuelle a été galvaudée, elle est devenue en quelque sorte le slogan des beaufs et des dragueurs : « Toi, ma belle, tu es libérée ? Alors prouve-le. » La dimension amoureuse, passionnelle, « love » des mouvements post-68 a été escamotée au profit de la glorification du désir, du couple infidèle, du libertinage (qu’ils ne renient pas) ou de l’échangisme (selon eux, une extension du couple monogame). Pour les polyamoureux, si la liberté est indispensable, le respect de l’autre, l’honnêteté des sentiments, la confiance, le dialogue permanent restent des valeurs cardinales. Certains parlent même de « polyfidélité » sur le site « polyamour. aimer sans barrières, ni frontières » : « Les polyamoureux conçoivent la fidélité dans sa définition première : le respect des promesses et des engagements pris envers leurs partenaires. La polyfidélité rejette le mensonge et la manipulation (…) ce qui implique un dialogue sincère de la part du polyamoureux envers l’ensemble de ses partenaires, sans exception. »
Tandis que la soirée avançait, que d’autres polyamoureux nous rejoignaient, une jolie américaine rousse a expliqué qu’elle vivait avec un homme depuis plusieurs années, l’aimait profondément, mais qu’elle avait connu et apprécié d’autres hommes. Que répond-elle à ceux qui reprochent aux gens qui aiment plusieurs personnes de ne pas choisir, de refuser de s’engager, de rester au fond des célibataires ? Elle dit qu’ils n’ont pas compris. Elle-même est mariée. Elle a choisi, élu un homme. Et lui aussi. Simplement, elle vit aussi sa vie, sort parfois seule, et ne supporterait pas d’être surveillée sur son emploi du temps. Elle ajoute : « Nous parlons tous les deux dès qu’il se pose des questions. Nous nous rassurons, nous réfléchissons à comment progresser ensemble. » Elle développe cette manière depuis deux ans. Car n’oublions pas que le concept de polyamour, ou « polyamory», vient des Etats-Unis, et qu’il a été forgé en Californie en 2007 – tandis qu’en France se développaient les idées d’« amours plurielles » autour de Françoise Simpere.
San Francisco… Valencia Street s’étire avec ses maisons basses et ses cafés bios. Poussons la porte de l’espace « Good vibrations », fondé par des féministes « pro-sex », le genre de lieu éclectique et radical qu’on ne trouve qu’ici. Il s’agit d’un salon de thé – toutes les variétés, servi avec des gros cookies et des jus de fruits -, mais encore d’un libraire érotique et théorique, d’un vidéoclub porno où trouver les productions standards mais aussi les films X d’avant-garde et « queer », d’un sex-shop bien achalandé en sex toys de qualité, d’un lieu où trouver des conseils en sexologie déculpabilisée et d’un local d’associations sociales et minoritaires radicales. Nous sommes en 2007, j’y passe pour trouver un ouvrage introuvable à Paris, au titre paradoxal, « Ethical slut » (Dossie Easton et Janet Hardy), « la salope éthique » ou « le jouisseur moral », un livre publié sous le manteau en 1997 devenu en quelques années un ouvrage manifeste pour beaucoup de couples ouverts. Il s’est vendu à 70000 exemplaires en première édition, et le mouvement polyamoureux américain apparu ces trois dernières années s’est construit autour de ses réflexions. Le livre propose une philosophie amoureuse libre, assortie d’un guide assez subtil des relations multiples. Très californien. Il a été rédigé par deux écrivains riches de trente ans d’expérience « poly ». Ils retournent le sens de « slut », « la salope », péjoratif, associé au pulsionnel, la voracité, l’indiscrimination sexuelle pour le revendiquer. Etre une « slut » devient une attitude de célébration de la vie, pariant que la sexualité est bonne pour tous, le plaisir un cadeau génial, et que des amours raffinées et librement consenties constituent une magnifique façon de vivre et se réaliser. Spirituellement compris. De plus, constatent-ils, ces relations durent plus longtemps que les autres.
Mais une telle existence, de tels choix, avec leurs montagnes russes émotionnelles, leurs expériences sexuelles fortes, ne marchent pas sans une éthique associée. Des prudences. Du réconfort. De la complicité. Ainsi, si les auteurs insistent sur la défense du « jardin secret », de « l’espace préservé », ou même des secrets inviolables de chacun, ils recommandent par exemple aux couples de préparer une cérémonie de retrouvaille quand l’un des deux revient de chez un amant, quand l’autre le sait, s’inquiète, ou ne sait pas trop quoi penser. Ils déploient toute une stratégie de sécurisation, de remise en confiance. Pour la jalousie, ils conseillent la règle du « Own your feelings » : sachez que « vous possédez », vous créez votre jalousie – sa puissance dévastatrice dépend de vous, pas de l’autre. Quant à l’idéologie selon laquelle la jalousie est « la preuve » de la passion et qu’une seconde relation « prive » la première d’amour, « l’amoindrit », ils l’appellent un « principe de famine » : l’amour est considéré comme un comestible, une denrée qui viendrait à manquer si on en use trop. Or l’amour est inventif, multiple, à la fois physique et affectif, extensible, mouvant – et, pour certains, mystique.
N’oublions pas que bien avant les guides californiens, en 1939, puis en 1972, dans « L’amour et l’Occident », l’écrivain français Denis a montré combien l’Occident chrétien ne possède qu’un seul concept amoureux : l’amour passion. Il dâte de l’époque des troubadours en passant par l’amour lyrique arabe, se mêle à celui de l’amour de Dieu, jusqu’à être symbolisé par le mythe de Tristan et Yseult. C’est un amour adolescent, dévorant, fusionnel, exclusif et mortel. Quand Yseult découvre Tristan décédé, elle meurt aussitôt. Cette idée de l’amour unique, pour la vie, fonde la monogamie et l’idéal amoureux chrétiens – notre modèle. Selon de Rougemont, elle nous condamne à l’adultère et la souffrance. Elle nous empêche de réfléchir, comme faisaient les Grecs par exemple, à plusieurs formes d’amour : l’Eros ou la ferveur érotique, la « mania » ou l’amour passion, la « philia » qu’éprouve les enfants pour leurs parents ou les vieux époux, tous pouvant être vécus de concert. Cependant, depuis les années 1970, tant la sexologie que la sociologie des mœurs montrent l’évolution de nos conceptions de l’amour. Elle se fait lentement mais sûrement. Selon un sondage BVA-Francoscopie 2008 plusieurs données contradictoires coexistent : 86% des Français affirment qu’un couple a besoin de sexualité pour réussir, 41% comprennent qu’on tombe amoureux de deux personnes à la fois, 80% des hommes et 87% des femmes déclarent vouloir ressentir un sentiment pour faire l’amour, 80% des femmes divorcent pour adultère. Et voilà qu’en 1999, Serge Chaumier analyse dans « La déliaison amoureuse » (Colin) comment nous passons peu à peu, avec le travail et la réussite des femmes, du couple « fusionnel » classique au couple « fissionnel » où chacun est plus autonome. Plus libre. La dissolution du « Je » dans le « Nous » – « ce cannibalisme métaphysique », comme l’appelle l’américaine Ti-Grace Atkinson – s’estompe. En Angleterre, Anthony Giddens décrit bien dans « La transformation de l’intimité » (Chambon, 2004) la crise du couple traditionnel, concurrencé par l’arrivée d’une « relation pure » mêlant l’amour et la sexualité et de la « sexualité plastique » plus tournée vers le plaisir que la vie de famille, inaugurée par les homosexuels et les jeunes générations. Tous constatent que nous passons du « modèle unique » du couple romantique à une pluralité de formes, bien exprimé par l’adage contemporain : « En amour, tout le monde bricole »
Et les enfants ?
Question bricolage, Alain, Charlene et Thomas, sont parvenus depuis peu à un nouveau stade. Charlene n’en peut plus de faire des allers et retours entre l’un et l’autre, Alain voudrait mener une vie plus quotidienne avec elle, et Thomas ne serait pas fâché de la savoir plus près. Résultat, ils pensent sérieusement à prendre ensemble un grand appartement. Ne craignent-ils pas les déboires bien connus des communautés – Tu n’as pas fait les courses ? Qui n’a pas rincé la baignoire ? Si, bien sûr, ils savent que ce sera compliqué. Mais vivre chacun à une porte de Paris, cela n’est plus tenable. En se regroupant, en mettre des ressources en commun, ils vont se faciliter la vie… et l’amour. Le problème, c’est que Thomas exige d’être résolument indépendant. Il n’est pas certain de vouloir « cohabiter ». Lui préférerait qu’ils trouvent, par exemple, des appartements dans le même immeuble. Ou dans le même quartier. D’autant qu’Alain et Charlene envisagent de faire un jour un enfant. Et qu’elle voudrait en faire aussi avec un Thomas. Alors, il leur faudra un espace encore plus grand. Cela entendu, Thomas a répondu qu’il faut encore attendre avec de penser aux petiots. Le polyamour et les enfants d’après tous les témoignages, cela devient très compliqué. D’après Françoise Simpére, l’auteure de référence des polyamoureux français, mieux vaut qu’un couple s’en occupe. La relation principale si possible. Mais alors, passé la trentaine, quand la question des enfants se pose, fini le polymamour, c’est ça ? « Les enfants, ce n’est pas évident, reconnaît Charlene. Mais nous explorons. Nous n’avons pas de modèle. »
Publié dans Mauvais Esprit par Frédérique Joignot (journaliste écrivain) – 20 avril 2010